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Tête-à-tête avec Acacia French, Infirmière de liaison à l’Hôpital de Lachine du CUSM

En tant qu’infirmière de liaison à l’Hôpital de Lachine, Acacia French fait le lien entre l’hôpital et la communauté, assurant ainsi la continuité des soins aux patients. Spécialiste de la résolution de problèmes, elle travaille en étroite collaboration avec les organismes partenaires et les équipes interdisciplinaires de l’hôpital afin de mettre en place tous les services dont le patient pourrait avoir besoin de retour chez lui. Consciente du parcours de soins et des besoins des patients, elle a décidé que sa bienveillance ne suffisait pas et qu’il fallait agir. Et c’est son mariage avec son fiancé Todd Browne qui lui en a donné l’occasion. Plutôt que d’offrir des bonbonnières ou des souvenirs à leurs invités, ils les ont remerciés de leur présence en faisant un don à la Fondation de l’Hôpital de Lachine.

Qu’est-ce qui vous a motivée à faire un don à la Fondation de l’Hôpital de Lachine?

Avant de rejoindre l’équipe de liaison mobile de l’Hôpital de Lachine, je n’avais aucune expérience des soins palliatifs. Apprendre à soutenir les patients en phase palliative et leur famille a été tout un défi pour moi. Ces patients vivent leurs derniers moments et j’ai trouvé très difficile de voir leur santé se détériorer, et leur famille avoir du chagrin. Ce fut une expérience très éprouvante sur le plan émotif. J’ai ressenti beaucoup d’empathie pour les familles qui voient leurs êtres chers si mal en point.

Les soins palliatifs permettent d’aider les patients et leur famille à traverser ces dernières étapes le plus sereinement possible. Contrairement à ce que l’on pense communément il ne s’agit pas d’un endroit où l’on se retrouve quand on a perdu tout espoir et que l’on attend la mort. L’équipe des soins palliatifs est là pour que les patients vivent cette dernière partie de leur vie dans le confort et l’esprit en paix. Les médicaments et la prise en charge médicale sont là pour les aider bien sûr. Mais d’autres services peuvent améliorer leur qualité de vie : massages, musique, visites d’animaux domestiques, etc. Malheureusement, ces services ne sont pas considérés comme essentiels sur le plan médical et ne sont donc pas compris dans le budget de l’hôpital.

La Fondation de l’Hôpital de Lachine est là pour financer ces services qui, à mes yeux, sont aussi importants que les traitements pour certains patients. Un jour, un de mes patients qui sombrait peu à peu dans l’inconscience s’est soudainement senti mieux quand on a pu lui amener son chat. Il s’est assis dans son lit et flattait son compagnon, un grand sourire aux lèvres. Il est décédé quelques jours plus tard. Tout ce dont cet homme avait besoin finalement, c’était de voir son chat. Ce jour-là, il n’a pas pensé à ce qui l’attendait, il vivait, tout simplement! Et puisque l’unité de soins palliatifs a besoin de dons pour que ces services puissent être offerts, j’ai décidé que je voulais faire ma part et donner poaider les personnes qui en ont besoin maintenant.

Comment aimeriez-vous que cet argent soit dépensé?

J’aimerais que ces fonds financent les services dont j’ai parlé, afin d’améliorer la qualité de vie des patients, ou des services à domicile pour les patients qui ne peuvent pas s’offrir des soins de confort. Si des membres de la famille en ont besoin, j’aimerais aussi qu’ils puissent en bénéficier. Si un parent souhaite rendre visite à un patient, mais ne conduit pas et a des revenus modestes, par exemple, je voudrais que la Fondation puisse payer son transport. Ou si quelqu’un doit prendre des congés pour être aux côtés d’un être cher dans ses derniers moments, mais que l’aspect financier l’en dissuade, il faut pouvoir l’aider. Le but est que l’entourage puisse se consacrer entièrement au patient et partager ces derniers moments sans s’inquiéter du reste.

Toutefois, comme chaque personne est différente, a des besoins et des attentes différentes, il est difficile de désigner une chose plutôt qu’une autre qui devrait être financée. Tout ce qui peut soutenir un patient ou sa famille dans ces moments-là mérite de recevoir l’aide de la Fondation.

Comment avez-vous présenté les choses à vos invités et quelle a été leur réaction?

Mon mari et moi-même avons expliqué que nous faisions un don sur les menus disposés sur les tables et dans notre discours. J’ai raconté mon expérience, que la Fondation de l’Hôpital de Lachine avait bouleversé ma vision des choses et que les fonds récoltés lui seraient d’une grande utilité. Nous avons également encouragé nos convives à faire des dons. Tania Di Tota, infirmière pivot en oncologie et soins palliatifs, était à mon mariage; c’est une collègue et une amie proche qui a joué un grand rôle dans mon expérience et ma vision des soins palliatifs. Tania travaille d’arrache-pied avec l’unité et la Fondation pour obtenir des fonds afin d’aider les patients et leur famille — sa détermination est très inspirante. Je suis heureuse que notre initiative ait contribué à mieux faire connaître la réalité des soins palliatifs.

Mais notre don n’est qu’un petit geste par rapport à ce dont l’unité aurait besoin ou à ce qu’elle mériterait de recevoir. J’ai espoir qu’un jour, le financement ne sera plus une préoccupation.